Le Fort Sarah-Bernhardt à la Pointe des Poulains à Belle-Île-en-Mer, Morbihan, Bretagne.
Le fort Sarah Bernhardt est un fortin militaire du XIXe siècle de Belle-Île-en-Mer dans le Morbihan en Bretagne, où la célèbre comédienne française Sarah Bernhardt (1844-1923) passe ses vacances d’été durant 30 ans, entre 1894 et 1922. Il est transformé en musée Sarah Bernhardt dans les années 2000. Propriété du conservatoire du littoral, le fort est inscrit aux monuments historiques depuis 2000, et labellisé Maisons des Illustres en 2011.
Le Fort National a été construit sur le rocher de l’Islet. Ce roc était, avant la construction du fort, l’emplacement d’un phare pour guider les navires dans la baie rocheuse de la cité corsaire, mais aussi le lieu d’exécution de la Seigneurie malouine. La construction commencera en 1689 et durera jusqu’en 1693. Mêlant utilité et efficacité sans abîmer le rocher, la construction de Vauban est un exemple vivant de son génie. Le fort ne sera jamais pris de son histoire, mis à part pendant la Seconde Guerre mondiale pendant laquelle il devint prison allemande, où plus de 300 Malouins et étrangers furent enfermés dans des conditions très rudes. Dans la nuit du 9 au 10 août 1944 notamment, alors que la vieille cité corsaire se consumait sous les bombes alliées, 18 de ces prisonniers furent tués par les obus de la 3e armée américaine. Une plaque commémorative dans le fort honore aujourd’hui leur mémoire.
À travers son histoire, le fort fut l’objet d’une décision du Roi-Soleil, d’une réalisation de Vauban, il fut un lieu de duel pour le célèbre corsaire Robert Surcouf. L’histoire raconte que Surcouf, sur la pelouse du Fort National, terrassa ses 11 premiers adversaires, tranchant simplement la main du 12e en lui déclarant « Je vous épargne monsieur, car il me faut un témoin ». Le fort participa activement à la défense de la cité lors de l’attaque anglaise de 1693. Il fut enfin une geôle allemande. Cette longue histoire en fait un monument définitivement lié à la vie de Saint-Malo.
Fort-La-Latte, sur la pointe du même nom, face au Cap-Fréhel, Plévenon, Côtes-d’Armor, Bretagne. Anciennement château de la Roche-Goyon.
La Roche Goyon tire son nom d’une des plus anciennes familles bretonnes (appelée Gwion, Goion, Gouëon, Goyon et Gouyon).
Une légende atteste qu’un premier château aurait été construit par un Goyon sous Alain Barbe-Torte en 937.
Le château actuel, quant à lui, fut commencé avant l’apparition du canon en Bretagne (1364) puis poursuivi au gré de la bonne fortune des Goyon dans la deuxième moitié du XIVème siècle. Il existait en 1379 puisque Du Guesclin envoya un détachement à la Roche Goyon qui résista vaillamment. La forteresse fut confisquée au profit de Charles V, puis restituée à son propriétaire par le traité de Guérande (1381).
Au cours du XVème siècle, l’ascension sociale des Goyon se poursuivit. Ils figurent aux États de Bretagne. Un Goyon, chambellan du duc de Bretagne, épousera l’héritière de la baronnie de Thorigni-sur-Vire. La famille Goyon quitte le berceau breton et passe à l’histoire de France. Le château reçoit alors un gouverneur qui loge dans un logis aménagé à cet effet. Lors de la réunion de la Bretagne à la France (réalisé lors du traité de 1532), il subit un nouveau siège (1490), anglais cette fois, sans succès pour les envahisseurs.
Le coup de grâce lui fut porté par la Ligue. Jaques II Goyon, sire de Matignon, Maréchal de France, Gouverneur de Normandie et de Guyenne, avait pris le parti d’Henri IV. Par mesure de représailles, en 1597, un délégué du Duc de Mercoeur nommé Saint-Laurent, l’assiégea et l’assaillit. Le château déjà appelé à cette époque La Latte, fut démantelé, pillé, ravagé, incendié. Seul le donjon résista.
C’est à un château en ruine que s’intéressa le sieur Garengeau chargé de fortifier la Côte pour la défense de Saint-Malo. Le château fut transformé en conséquence avec l’accord des Matignon entre 1690 et 1715. On lui doit en grande partie l’aspect que nous lui connaissons.
En 1715, James Ill Stuart vint s’y réfugier et trouva le lieu sinistre… Il est vrai qu’il y échoua un vilain soir de novembre. La même année Louise-Hippolyte GrimaIdi (princesse de Monaco) épousait Jacques-François-Léonor Gouyon, sire de Matignon, devenu duc de Valentinois, à condition de prendre le nom et les armes des Grimaldi sans y joindre les siens.
En 1793, on construisit le four à rougir les boulets et on emprisonna quelques suspects contre-révolutionnaires.
De jeunes MaIouins le prirent d’assaut, sans succès, lors des Cent-Jours (1815). Ce fut son dernier épisode guerrier.
Au cours du XIXème siècle, il fut peu à peu abandonné, il n’eut plus qu’un seul gardien. Déclassé par le ministère de la Guerre en 1890, il fut vendu par les Domaines en 1892. Il était en grande partie en ruines lorsqu’il fut classé Monument Historique en 1925. Il a été restauré depuis 1931 par la famille Joüon des Longrais et est ouvert à la visite. Il est devenu le château le plus visité en Bretagne, après celui des ducs à Nantes.
L’île Du-Guesclin sur laquelle est construit le Fort Du-Guesclin, Saint-Coulomb, Ille-et-Vilaine, Bretagne.
La première construction fut bâtie en 1026 par un membre de la famille Du Guesclin, un imposant château fort flanqué de trois tours et d’un donjon, protégé par deux cercles d’enceintes et doté d’une citerne profonde de 33 mètres. En 1207, Jean sans Terre, roi d’Angleterre, fit occuper le fort jusqu’à ce que Juhel III de Mayenne en chassât les Anglais à la suite de sanglants combats. Les Du Guesclin, trouvant le site trop exposé, quittèrent le fort vers 1259 et s’établirent non loin de là, dans les terres, au Plessis-Bertrand que venait de faire construire l’arrière-arrière-grand-père de Bertrand Du Guesclin. Le fort, démantelé depuis, fut racheté en 1500 par Guillaume de Châteaubriant et revendu en 1589 à la Maison de Rieux. Finalement, de 1757 à 1759 l’ancienne construction fut rasée et Vauban y fit construire un fort comprenant une caserne avec poudrière et des plateformes canons pour protéger la côte des Anglais.
Ayant perdu son utilité militaire en 1826, le fort fut vendu à des particuliers aux enchères, puis transformé en résidence de villégiature par les habitants civils qui superposèrent deux corps de maison à la garnison formant la bâtisse actuelle. En 1942, pendant l’établissement du Mur de l’Atlantique, les lieux furent occupés par l’armée allemande qui réaménagea les anciennes meurtrières et y installa un canon antiaérien. Après le débarquement de 1944, le fort retourna dans des mains civiles, d’abord en possession du maire de Saint-Servan qui ensuite le vendit en 1959 au chanteur Léo Ferré qui y résida jusqu’en 1968, y composant de nombreuses chansons.
Laissé à l’abandon à la suite d’un partage de biens difficile, le fort fut racheté en 1996 aux héritiers de Léo Ferré par la famille Porcher, qui restaura la bâtisse et entretient depuis cette résidence exceptionnelle.
Édifié d’abord en bois au XIème siècle puis rebâti en pierre dès le XIIème, ce fabuleux édifice fut tour à tour château médiéval, forteresse frontalière remaniée par Charles Quint puis par Vauban. il devint prison d’État sous l’Ancien régime, la Révolution et l’Empire où furent enfermés, entre autres, Toussaint Louverture, le jeune Mirabeau ou encore Heinrich Von Kleist, puis, entre les deux guerres mondiales, il devint fort d’artillerie intégré à la ligne Maginot.